Voyager dans le temps, l’espace ou l’esprit, sinon tous les trois à la fois, constitue une intrigue récurrente dans la science-fiction. Il est alors question de différentes formes de péripéties, réalisées selon des moyens diversifiés : machines à voyager dans le temps, arches spatiales, migrations interdimensionnelles, usurpation parasitique du corps d’autrui… Ces phénomènes variés de transport et de mobilité se manifestent tous grâce à une certaine technologie, ordinaire ou étonnante.
Au-delà de l’intrigue, dans le cadre contemporain, le mouvement constitue une métaphore englobante de la modernisation, de ses progrès et de ses dérives, mais aussi de l’isolement, selon l’espace circonscrit du véhicule qui est censé permettre le déplacement. Paradoxalement, le mode de transport représente ainsi simultanément le passage et la contrainte.
Nicholas Serruys nous invite ici à explorer la face cachée d’un genre qui s’exprime au futur et qui pourtant rayonne, de manière spéculaire, sur notre conception du présent.
Nicholas Serruys est professeur agrégé en littérature québécoise à l’Université McMaster à Hamilton, au Canada. Il est l’auteur de plusieurs études dans le domaine de l’imaginaire.
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